Jocelyne Clemente
Franck Chalendard
« Engagé dans l’abstraction pure et dure, Chalendard n’y a jamais dérogé. De décennie en décennie, son travail continue à se renouveler. C’est sa persévérance dans l’expérimentation qui lui confère cette grâce, ou peut-être l’impertinence de sa pertinence. Chalendard réussit la prouesse d’exploiter impitoyablement le régime ornemental – répétition, variation, coloris – sans que ses compositions constituent des motifs décoratifs. Au contraire, pendant toute une période, quand il a utilisé comme support les tissus d’ameublement édités par la maison Thévenon, il s’est donné à cœur joie de détruire le motif. Imprimés chics, jacquards sophistiqués, toiles de Jouy revisitées, c’est dans ce luxueux répertoire que Chalendard s’en prend à la joliesse et aux conventions du plaisir des yeux. »
Rachel Stella, in Franck Chalendard | Modernes, éditions Ceysson.
www.ceyssonbenetiere.com/fr/artists/Franck-Chalendard
Pierre Bendine-Boucar
Né en 1968, il vit et travaille à Nîmes, où il a étudié l’histoire contemporaine et les arts plastiques à l’université d’Aix-en-Provence. Il commence à peindre à l’âge de 22 ans et reçoit en 2002 le prix Pierre Cardin de l’Académie des beaux-arts. Pierre Bendine-Boucar peint des grilles de toutes sortes depuis plus de quinze ans et particulièrement des Tartans. Il utilise des outils adaptés aux différents supports à peindre. Pour ce « mur du fond », cordeau à maçon, raclette à sol, chambre à air de vélo…, sont nécessaires à construire l’identité d’un motif orthogonal coloré. Formes souples et serpentines qui évoquent un motif floral, construisent à leur tour, une dualité entre dessin géométrique et geste coloré.
www.instagram.com/pierrebendineboucar
Granjabiel
Né en 1951, Granjabiel, alias Jean-Gabriel Monnier, est un peintre illustrateur diplômé de l’École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris. Il a été enseignant à l’école des Beaux-Arts de Cambrai, puis à Orléans. Granjabiel est un contemplatif actif. Il travaille ses dessins par séries jusqu’à épuisement du sujet, une série en amenant une autre. La pratique du dessin est essentielle dans son œuvre : discipline alliant méditation, introspection, concentration et lâcher-prise. D’ailleurs, l’artiste aime partager et travailler ces états avec divers publics et groupes au sein d’endroits moins prisés que les galeries, tels des centres sociaux ou des centres d’hébergement et de réinsertion sociale.
les mathématiques de Granjabiel
André-Pierre Arnal
André-Pierre Arnal est né à Nîmes en 1939. Imprégné de culture méditerranéenne, baigné dans les paysages bas-Ianguedociens et cévenols, il tire de sa double formation, littéraire et plastique, une activité duelle unissant peinture et écriture. Après un rapide passage aux Beaux-arts de Montpellier, il poursuit dans les années 1960 une recherche solitaire, marquée par la découverte de Matisse, des abstraits américains et surtout de Paul Klee. À partir d’une exploration de la technique du « monotype », son goût immodéré pour les objets d’art populaire l’amène à s’en inspirer et il fera de la « cocotte en papier » le point de départ d’une série de pliages sur toile qui, dans les années 1970, l’inscrira naturellement, tout comme son rapport au langage, dans la problématique du groupe Supports/Surfaces, dont il va partager l’aventure. Depuis, André-Pierre Arnal n’a cessé de rebondir, explorant une infinie variété de supports – de la toile de coton à l’ardoise d’écolier – et de techniques : monotypes, empreintes, fripages, froissages, pliages, teintures sur réserve, ficelages, frottages, pochoirs, arrachements, collages, déchirures obliques. Travailleur méthodique, aimant la dynamique de l’expérimentation comme l’ancrage réel dans les matériaux sensuels, avec une prédilection de plus en plus marquée pour la couleur, il réinvente la notion de série, par la démultiplication à l’infini de son travail de peintre.
Extrait du texte de Janesther Szlovak pour l’ouvrage
« André-Pierre Arnal. Du mystère à la magie »
Jacques Villeglé
Jacques Villeglé, né à Quimper en 1926, a commencé en 1947, à Saint-Malo, une collecte d’objets trouvés : fils d’acier, déchets du mur de l’Atlantique… En décembre 1949, il limite son comportement appropriatif aux seules affiches lacérées. Il signe le 27 octobre 1960 avec Arman, Klein, Raysse, Tinguely, Hains, Dufrêne et Spoerri, la déclaration constitutive du Nouveau Réalisme qui décrète de “nouvelles approches perceptives du réel” et s’ancre, pour Villeglé, dans un art qui se veut non technique et proche de ce que l’on trouve dans la rue. Il arrache des affiches lacérées par le temps et des mains anonymes sur les emplacements réservés ou sauvages, entrevoyant en un clin d’œil la partie qui, en elles, constitue une œuvre d’art naturelle. Il change ainsi leur statut. Il continuera dans cette voie avec les cryptogrammes socio-politiques, graffitis de murs dont il fait un alphabet et des textes.
Jacques Mandelbrojt
Peintre et physicien théoricien né en 1929. Professeur de physique à l’Université de Provence, il crée en 1970 et dirige jusqu’en 1973 le département d’Arts Plastiques de l’U.E.R. de Luminy qui sera plus tard transféré à Aix-en-Provence. Membre du comité de rédaction de la revue internationale LEONARDO depuis 1970. Membre du MIM (Laboratoire Musique et Informatique de Marseille) depuis 1989. Sa double expérience de peintre et de physicien théoricien l’a amené à publier, outre 25 articles et notes de physique théorique, plus de 30 articles sur la comparaison de la création-découverte artistique et scientifique ainsi que deux livres sur ce thème, La genèse d’une peinture (Editions J.P. Collot, Aix en Provence, 1977) et Les cheveux de la réalité (Editions Alliage).
Claude Viallat
Claude Viallat est né à Nîmes en 1936. Membre fondateur de Supports/Surfaces, son oeuvre en incarne l’esthétique. Il en poursuit sans relâche l’expérimentation constitutive. Son travail, terme que la théorie Supports/Surfaces oppose à art ou création artistique, est fondé sur la répétition d’une forme simple fonctionnant comme un logo. Mais la forme, soi-disant trouvée par hasard, dont l’apposition sur un support découlerait des jeux décoratifs de l’habitat méditerranéen, n’est pas indéfinie, comme on l’a trop dit ou trop écrit. Il s’agit d’une forme organique aux signifiés indéniablement anthropomorphiques. Son usage permet donc, la déconstruction du tableau en ses constituants matériels effectuée, de reprendre, comme à l’origine, le travail de la peinture, d’organiser la navette dialectique entre la pratique et la théorie.
Jacques Barry
Jacques Barry est né en 1943 à Limoges. De 1972 à 2006 il a enseigné aux Beaux-arts de St-Etienne, choix délibéré qui correspond à une forme de militantisme, une passion de communiquer et de faire partager ses goûts. Il poursuit son propre travail de peintre, il peint des silhouettes, animaux, objets, maisons, personnages nus ou Indiens à cheval dont il ne reste sur la toile que la masse étalée par le biais d’une matière souvent épaisse et qui se détache fortement sur un fond uniforme. Les couleurs parcimonieuses, utilisées deux par deux, sont franches et énergiques alors que sur les sujets représentés se perchent parfois des ajouts incongrus, poules, fleurs, pleins d’humour et qui donnent à l’ensemble une saveur poétique conforme à la vision du monde de l’artiste.
Philippe Louisgrand
Philippe Louisgrand est né en 1943 à Oujda au Maroc. Ancien directeur de l’école des Beaux-arts de Saint-Etienne, il participe depuis 1978 à de nombreuses expositions personnelles ou de groupes en France et à l’étranger. Peintre, graveur, Philippe Louisgrand est aussi un extraordinaire dessinateur. Capable en un instant de maîtriser n’importe quelle figure de bestiaire ou les représentations poétiques d’objets familiers et présents dans notre imaginaire contemporain : avions, ruines ou paysages exotiques en métissant techniques, outils et matières, il crée des œuvres aussi belles que gigantesques (parfois plusieurs mètres de haut !). L’idée finale étant toujours d’épurer le dessin, de travailler rapidement pour abolir toute tentation de se laisser aller au superflu, aux fioritures…
Michel Jeannès
Michel Jeannès, né en 1958 à Casablanca. Artiste diplômé en psychologie et formé aux pratiques systémiques et l’approche communautaire, Michel Jeannès développe in tissu une œuvre conceptuelle, relationnelle et conversationnelle. Co-fondateur et cheville ouvrière du collectif La Mercerie, il génère autour du bouton, envisagé comme métaphore du lien et vecteur opérant, un dispositif artistique participatif qui fait place à la personne comme co-auteur d’un récit en constant advenir. Il expérimente ainsi, dans différents contextes depuis 1992 et en particulier avec les habitants du quartier de la Duchère à Lyon de 1998 à 2010, la fonction de “poète familier”, ses enjeux dans le partage d’une forme idéale et l’inscription d’une présence artistique dans une trame sociale.
Ella & Pitr
Ella & Pitr respectivement nés en 1984 et 1981, commencent à coller leurs dessins sur les murs de Saint-Étienne en 2007. En 2009, ils s’intègrent illégalement dans l’exposition « Né dans la rue » à la Fondation Cartier pour l’art contemporain. Par ce geste, ils se font remarquer par Thomas Schmitt qui leur propose d’intervenir sur le M.U.R Paris. Ils furent les premiers à déborder du cadre. En 2012, le duo commence à intégrer le principe de l’anamorphose dans leur travail. En 2013, ils collaborent avec la Comédie de Saint-Étienne pour la création de visuels de communication en mettant en scène leur travail anamorphique. C’est en 2013 qu’Ella & Pitr commencent à peindre des personnages géants dans différents pays. Leurs tailles varient selon le support, allant de 500 mètres carrés à 25 000 mètres carrés.